Limousheels - Romancière
Corrèze, fin d’été 2015.
Une voiture explose au pied d’un barrage, libérant l’eau et neuf cadavres inconnus. Mais ce n’est qu’un début, les drames et les ennuis s’accumulent sur les escarpins de Sylvie Lachan, la nouvelle préfète. Terroristes surarmés, trafiquants imaginatifs, élus avides, magistrats ambitieux, fonctionnaires cupides, avions furtifs, pilotes expérimentés, OVNI nocturnes.
Une pelote de fils emmêlés, soudés par ce qui fait tourner le monde : l’argent, le sexe et le pouvoir.
Sylvie ne va pas hésiter à plonger dans ce tourbillon d’actions et d’émotions. Avec humour et glamour, cœur et curiosité. Du fond des denses forêts limousines jusque dans les airs, des visites présidentielles à un vieux château, des kalachnikovs aux émois amoureux.
Parution : 14 juillet 2022
390 pages
Prix broché : 19,90 €
Prix ebook : 4,99 €
Format : 21 x 14.8 cm
ISBN : 9782322439782
Extraits
Sortie 43, chapitre premier
Vendredi 28 août 2015
13h30, Tulle.
— Noooon ?!
Stupéfaction abasourdie…
Ce fut la première pensée de Pierre Dibonné lorsqu’il reconnut la femme qui toquait à la porte de son bureau. Sa grande expérience et son impassibilité légendaire faillirent ne pas suffire à masquer son étonnement.
Il était pourtant prévenu. Ses propres recherches et quelques contacts dans différents ministères l’avaient averti qu’il risquait quelques menues surprises.
Mais, outre cette arrivée impromptue et anticipée de trois jours, il n’avait absolument pas prévu cette avalanche de superlatifs, inhabituels en ce lieu : ces cheveux trop longs d’un roux trop éclatant, ce sourire trop radieux, ce décolleté trop plongeant, cette peau trop délicate, ces taches de rousseur trop nombreuses, ces ongles trop vernis, ces cuisses trop interminables dépassant de cette robe trop courte, ces mollets trop ciselés au-dessus de ces talons trop hauts.
Pierre se rendit compte du silence, trop étiré, trop figé, trop gênant, qui venait de s’installer. Il se leva précipitamment pour accueillir sa nouvelle supérieure. Tout en lui souhaitant la bienvenue et en lui tendant la main, il soupira intérieurement, sentant filer la certitude qu’il s’était forgé que ce serait à elle de s’adapter.
Quelques minutes à ses côtés suffirent pour en avoir la confirmation, tout inexpérimentée qu’elle était. Pierre craignait maintenant beaucoup plus les ravages qu’elle pourrait causer aux différents services de la préfecture.
— Les ravages qu’elle va causer… se corrigea-t-il.
Sortie 43, chapitre 13
La pluie, le froid, la peur, l’attente, l’espoir avaient fait perdre à Sylvie toute notion du temps. Elle ne pensait à rien, les yeux fixés sur son bout de maisonnette. De temps en temps, elle jetait un regard à son voisin de mousse.
Des bruits. Sa léthargie s’évapora. Des voix. Masculines. Nombreuses. Étrangères.
— Merde…
Un coup d’œil à l’adjudant-chef Marquez. Une statue parfaitement immobile.
Le bruit d’une voiture démarrant. Puis celui d’une seconde…
Le bruit d’une voiture commençant à rouler. Puis celui d’une seconde…
— Merde…
Le bruit de la pluie…
Le bruit de tronçonneuses…
Le bruit de la pluie…
Le bruit des armes… Des tirs lointains. Nombreux, nourris, avec de petites variations dans les tonalités.
Le bruit d’une explosion…
— Merde…
La peur…
Sylvie la sentit encore. Cette peur ruisselante et pénétrante comme cette pluie, rampante, dégoulinante, s’insinuant en elle, dans son esprit, son cœur, sa respiration. Jusque sur sa main crispée sur son pistolet glacé.
Le bruit d’une porte. Des voix excitées. Masculines. Étrangères. Des cris.
Le bruit d’une nouvelle voix, cette fois sur sa gauche, forte et en français. Le cerveau en ébullition, Sylvie ne sut pas ce que cette voix avait dit.
Le bruit des armes. De nouveaux tirs. Proches.
Le bruit des armes. De nouveaux tirs. Très proches. Sur sa gauche.
— Merde…
Le bruit des balles. Sifflant, déchirant les feuilles, percutant les troncs.
Sylvie avait rentré la tête, à l’abri derrière la souche, la joue droite écrasée sur le sol humide.
L’adjudant-chef Marquez, entre statue et soldat d’élite, bougeait à peine. Il tirait de temps en temps, au coup par coup. Sylvie voyait l’arme reculer, la douille s’envoler, un petit nuage quitter le canon. Elle avait l’impression de ne pas être présente, de visualiser la scène au ralenti, d’être détachée de la situation dramatique.
— Merde…
Sortie 43, chapitre 22
Sylvie prit le temps de réfléchir. Et ce fut avec un grand sourire effronté qu’elle répondit :
— Non…
— Comment ça, non ? s’étrangla la procureur.
— Ben oui, non, le contraire de oui.
Le plus difficile fut de se retenir de rire.
— Vous vous moquez de moi ?
— Êtes-vous vraiment certaine de vouloir la réponse à cette question ? pouffa Sylvie.
— Je note donc que vous n’avez aucune réponse à apporter, proclama la procureur au bord de l’explosion.
— Notez greffier…
Nolwenn Le Plouarec émit un grognement.
— Effectivement, je ne peux pas vous expliquer, reprit Sylvie. Ou je ne veux pas. Ou les deux… En revanche, je peux vous montrer. Si vous avez deux heures devant vous. C’est comme pour le dessin, un bon exercice pratique vaut mieux qu’une longue explication !
— Je ne comprends rien à ce que vous me dites. Enfin si, je comprends que vous vous payez ma tête, gronda la magistrate en desserrant à peine les lèvres. Ma conclusion sur votre participation au complot est donc fondée.
— Vos éclairs de lucidité sont aussi rares qu’époustouflants…
Sortie 43, chapitre 22
21h25, Paris
Alizée éclata de rire, d’un rire franc et sonore. Mais personne n’y fit attention sur la terrasse couleur bordeaux du bar Le Carillon, bondée et bruyante.
Le rire d’Alizée mourut au fond de sa gorge, même si elle garda la bouche ouverte. Devant elle, au milieu des rues Bichat et Alibert, un homme commença à mitrailler autour de lui. Elle vit au ralenti les impacts sur une voiture où se trouvait un couple. Puis le tueur et son arme se tournèrent vers elle. Vers elle et tous ceux qui l’entouraient, ces femmes et ces hommes venus profiter d’une belle soirée parisienne.
Et tout s’accéléra. Des cris, des bruits de verre brisé, des chocs. En un instant, Alizée se retrouva au sol, la joue collée sur une dalle grise et froide. Christian s’était jeté sur elle. Du coin de l’œil, elle vit qu’il la regardait. Intensément.
— Je t’aime, lut-elle sur ses lèvres.
Alizée ferma les yeux. L’insoutenable horreur de la réalité et des sons.
Sortie 43, chapitre 23
— Jaloux !
— Oui. Je vous aime, avoua Pascal.
Un aveu expulsé spontanément, d’un ton plus sincère qu’il n’avait dû le vouloir.
— Mais non ! Vous ne savez même pas qui je suis ni comment je suis. Peut-être un mélange d’une vieille sorcière et d’une grosse vache !
— Vieille et grosse ? Vraiment ? Je vous rappelle que nous échangeons depuis des mois.
— C’est vrai… Mais ça ne compte pas, ce ne sont que quelques écrits. Je suis insupportable et j’ai plein de défauts !
— Ça reste à démontrer.
— Vous voulez un autre coup de cravache ?
— J’aurais préféré une véritable récompense. Récompense amplement méritée puisque j’ai répondu à votre curiosité dans la mesure de mes maigres moyens.
Sylvie fixa Pascal, dans les yeux, et se pencha vers lui. Sa main gauche glissa sur sa joue droite, faisant crisser les poils de sa courte barbe sous le latex du gant, puis lui attrapa le cou et l’approcha d’elle. Elle se pencha davantage. Pascal ferma les paupières. De ses lèvres rouges, Sylvie effleura la bouche, puis la joue gauche de l’homme dont le cœur battait à tout rompre, elle le sentait. Enfin, elle se jeta sur son cou, commença par lui aspirer la peau et termina en le mordant.
— Aïe ! cria Pascal
— Mais que les hommes sont douillets !
— Insupportable, disiez-vous ? Le mot est peut-être un peu faible…
Sylvie haussa les épaules avec un immense sourire :
— Vous vouliez une marque de reconnaissance…
Sortie 43, chapitre 25
— Ça s’annonce bien… pensa Sylvie, dépitée à l’extrême.
En face d’elle, deux hommes, confortablement assis dans deux grands fauteuils. Ils lui avaient proposé une chaise orange hors d’âge. Le silence traînait. L’un d’eux sirotait tranquillement son café. L’autre se lança, un sourire narquois au coin des lèvres :
— Bien… Vous n’ignorez pas la gravité de vos actes.
— A priori si… répondit Sylvie en décidant de ne pas s’énerver.
— Eh bien, ce que vous avez fait, c’est tout simplement interdit. Interdit ! Vous n’avez pas le droit de faire de telles requêtes à nos agents. Pas le droit !
— J’ai pris le gauche…
— Pardon ?
— Décidément… Non, laissez tomber…
— Nous allons donc devoir noter vos coordonnées pour notre rapport qui sera transmis à nos supérieurs, seuls habilités à demander une sanction disciplinaire à vos propres supérieurs, à votre encontre.
— Quelle efficacité administrative…
— C’est la règle, répondit l’homme au café en haussant les épaules. Alors vos nom, prénom et service.
— Lachan, Sylvie, préfecture de la Corrèze.
— Vous n’avez pas de service précis ?
— Non, pas vraiment…
— Et quel est votre poste ? Que faites-vous ?
— Pffff… Un peu de tout…
— Le courrier ? demanda l’un.
— Les photocopies ? proposa l’autre.
— Le café ? renchérit le premier.
Sylvie, ébahie, leva les sourcils. Les deux hommes se regardaient en gloussant, fiers.
— Le ménage ? ajouta le second.
Sylvie soupira :
— Oui, c’est ça… Je fais parfois un peu de ménage…
Elle désespéra de pouvoir tirer quelque chose d’utile de ces deux idiots, mais tenta malgré tout sa chance :
— J’avais d’autres questions, mais j’imagine que vous n’allez pas vouloir me répondre.
— Mais bien sûr que non, voyons ! s’exclama l’un des deux. Ce n’est pas la procédure !
— Ce n’est pas la procédure ! répéta son collègue.
Outré, il frappa le bureau de son index tendu :
— Il faut en faire la demande écrite. Demande qui sera validée ou invalidée par notre direction.
— C’est la règle, insista l’autre.
— Simple et efficace…
— Tout à fait ! sourit le fonctionnaire au café. C’est la règle.
Avis et chroniques
Dès les premières pages, j’ai été happé par l’intrigue. Les rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné, ne laissant aucun répit. Limousheels maîtrise l’art du suspense et...
→ La suite avec le Baron (le_lecteur_eclectique)
J’ai rencontré Sylvie Lachan et quelle femme : tempérament de feu et escarpins! Avec elle : j’ai volé en ULM et atterri sur...
→ La suite avec Ronnie (auteure_1jour_auteure_toujours)
Une histoire à couper le souffle, ou la construction ne manque pas d'imagination le tout sous une plume addictive et un environnement particulièrement curieux...
→ La suite avec Carine (carine_et_ses_lectures_)
Une enquête policière écrite avec une grande précision...
→ La suite avec Thierry (Les Chroniques de Titi)
Une plume brillante et une intrigue bien ficelée...
→ La suite avec Wendy (wendybqe)
C'est un livre à part dans la sphère littéraire, à la croisée des genres, comme un thriller léger émaillé d'humour...
→ La suite avec Gwénaëlle (gwenaelle_daoulas_auteure)
Entre récit d’aventures, policier, romance, l’auteure surfe sur la vague des styles et ne nous laisse souffler que très rarement...
→ La suite avec Claire (claire_rio_petit)
Vivant, ce livre l’est vraiment ! Il explose de vie, à part les morts, bien sûr !
→ La suite avec Catherine (la_cath_a_strophes)
Drôle, imparfaite, sensible mais forte à la fois, cette femme est un vrai tourbillon...
→ La suite avec Élodie (Hewlowdy lit des livres)
Quelques fois choquante, d'autres fois touchante, mais toujours juste et humaine. Une héroïne badass qui met du piment dans le roman...
→ La suite avec Maud (books_on_the_radio)
Ce livre mêle savamment enquête, suspense, humour, amour...
→ La suite avec Chloé (chloe_love_all_the_books)
J’ai adoré le personnage de Sylvie, courageuse, forte, drôle, déjantée, travailleuse, on a juste envie qu’elle soit notre amie...
→ La suite avec Julie (Julieetsapassionlivresque)
Une enquête menée tambour battant toujours avec glamour et humour...
→ La suite avec Angélique (just_overbooked)
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Un éditeur : Le style aisé, l'humour très présent, les personnages bien campés, l'intrigue soutenue, font de cet ouvrage une totale réussite.
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