Limousheels - Romancière
Noël 1995.
C’est la paix dans les Balkans. Du moins en théorie. Car certains veulent profiter des occasions offertes par cette période incertaine. Un criminel de guerre pour assouvir une vengeance personnelle. D’anciens belligérants pour relancer le conflit. De hautes autorités françaises pour obtenir des contrats douteux, mais lucratifs. Un pilote de chasse pour prendre sa revanche sur un commandant d’escadrille injuste.
C’est dans ce contexte que la jeune Sylvie Lachan effectue son premier vol en Transall, le mythique avion de transport militaire. Une mission officiellement humanitaire qui, telle une avalanche, va l’emporter vers une nature rude et hostile, reflet de la noirceur de certains hommes. Mais comment faire face à la haine quand les drames s’enchaînent ?
Parution : 14 septembre 2022
398 pages
Prix broché : 19,90 €
Prix ebook : 4,99 €
Format : 21 x 14.8 cm
ISBN : 9782322441075
Extraits
Sortie balkanique, chapitre 3
Mathias jeta un regard sur la carte. Une vallée arrivait à la perpendiculaire. Une ville émergea sur la gauche. Foča. À peine visible, elle disparut en une seconde.
Son leader, le capitaine Dupart, légèrement en avant, plus bas et sur sa gauche, s’inclina sur sa droite. Mathias laissa le Mirage défiler devant lui. Il caressa la détente du canon de trente millimètres de son avion. Plus de mille obus à la minute. Capable d’un infernal déferlement de métal, de feu et de destruction.
— Quelle tentation ! murmura Mathias. Un seul coup au but suffirait à débarrasser la terre de cet enfoiré… Et qui saura ?
L’appareil du capitaine Dupart approchait du point de visée de son collimateur tête haute.
Mathias enleva la sécurité de la détente et baissa imperceptiblement le nez de son Mirage. Le canon était prêt à cracher la mort en morceaux de près d’un demi-kilo. Un appui et moins d’une seconde plus tard, l’odieux officier serait éparpillé façon puzzle.
Son doigt s’approcha de la détente. Le point de visée était maintenant sur l’avion. Le pilote inspira longuement.
Sortie balkanique, chapitre 4
— Merde !
Vojislav se redressa d’un coup et, au risque de tomber, se pencha au maximum.
Un grondement montait de l’ouest. Il écarquilla les yeux. D’un seul coup, quatre avions surgirent dans le soleil couchant, au-dessus des reliefs blancs.
— Des Mirage F1 ! Les Français ! s’exclama Vojislav.
Il les regarda passer devant lui, à sa hauteur, dans la vallée de la Drina. Ils virèrent sur la gauche vers Goražde.
Son sourire changea, de surpris, il devint sauvage.
Le bourdonnement revint. Vojislav abandonna les avions de chasse et tourna la tête à gauche.
— Les voilà… murmura-t-il, excité.
Le premier Transall apparut quelques instants plus tard, légèrement plus bas que lui. Puis un deuxième. Puis un troisième. L’exaltation monta proportionnellement au nombre d’appareils qui passaient devant lui. Il serra les poings :
— La soirée va être belle !
Vojislav compta dix Transall. Il attendit. Impatiemment. Les Transall avançaient lentement, lourdement. Le dernier arriva enfin à son niveau. Sans les voir, il entendit le grondement des réacteurs de nouveaux avions de chasse. Mais cela n’avait plus aucune importance.
Sortie balkanique, chapitre 4
Mais cette stratégie suicidaire portait ses fruits, des missiles changeaient de direction et les explosions se succédaient dans le nuage de points brillants.
— Six. Sept. Huit…
C’était plus fort que lui, Mathias comptait les sinistres champignons.
— Ici Delta leader, arrosez-moi ces collines, ordonna la voix calme du chef du dispositif.
Mathias était en train de s’extasier de la sérénité de son collègue quand le message radio fut remplacé par un sourd grondement et un grésillement continu. Trois missiles venaient d’exploser à l’arrière immédiat des deux Mirage 2000 D. Le duo disparut, masqué par les nuages gris mortels.
— Merde ! Ils les ont eus tous les deux…
Malgré lui, Mathias ne put s’empêcher d’admirer le courage et l’abnégation de ces deux pilotes qui avaient perdu la vie pour sauver celle des autres.
Sortie balkanique, chapitre 4
Mathias enleva la sûreté de la détente, reprit un peu d’altitude puis piqua en visant les blindés.
Il appuya. Son Mirage trembla lorsque les projectiles quittèrent leurs nacelles placées sous ses ailes. Il bougea légèrement son appareil pour répartir les roquettes sur toute la zone.
Une fois ses paniers vidés, il redressa et inclina sèchement son avion pour voir le résultat. Il semblait bon, les explosions se multipliaient là où il avait visé.
Mathias vira à plusieurs G sur la gauche, remit la sûreté et bascula son sélecteur d’armement sur canon.
L’emplacement bombardé était couvert de petits nuages gris qui s’effilochaient rapidement. Mathias hésitait à faire un nouveau passage pour mitrailler ce qui avait pu survivre.
Sortie balkanique, chapitre 4
— La rampe est ouverte et on est prêt à larguer, annonça le major depuis l’arrière.
— Qu’est-ce qu’il y a en dessous de ton côté ? demanda le lieutenant à Sylvie. Le vent va tout envoyer à droite.
— Des arbres, de la neige… Et encore des arbres et de la neige, répondit Sylvie après avoir regardé dehors.
Mathias réalisa que la rampe du Transall était ouverte et qu’un mécanicien lui faisait signe. Il lui répondit de la main et d’un battement d’ailes.
— Début du largage, annonça le major.
Sylvie ressentit les mouvements verticaux de l’avion chaque fois qu’une palette le quittait. Elle se pencha au maximum vers l’arrière et aperçut des grappes de parachutes qui semblaient partir plus vers la droite du Transall que vers le bas.
Sortie balkanique, chapitre 4
Mathias fut surpris lorsque la palette bascula par la rampe du Transall. Elle tomba, mais plusieurs parachutes s’ouvrirent immédiatement au-dessus d’elle. Une seconde palette suivit. Puis une troisième. Et enfin une quatrième.
Mathias regarda les colis dériver. Le vent était fort et devait taper contre les reliefs. Les palettes n’avaient pas l’air de descendre.
— À moins que les caisses ne soient vides…
La radio grésilla :
— Roméo quatre de Delta cinq. Je suis à la limite, je dois rentrer.
— Compris Delta cinq. Bon retour. Et merci.
— Merci et bon vol à toi !
Mathias regarda le Mirage 2000D virer et prendre de l’altitude. Il ressentit une pointe de tristesse à se retrouver seul. Ou une pointe de peur…
Sortie balkanique, chapitre 7
Une femme gisait au milieu du lit, les jambes écartées, un trou sanguinolent au centre de son front livide. Tels des artistes macabres, la gravité et les derniers battements de son cœur avaient tracé sur la toile immaculée de son visage un trait noir à partir de ce rond presque parfait. La ligne sombre du sang avait glissé entre ses fins sourcils, était descendue entre son nez et son œil droit, s’était infléchie à la commissure de ses lèvres et s’était courbée le long de son cou gracile avant de disparaître dans les draps clairs.
Elle devait être belle. Elle était belle. Même dans cette position obscène. Même dans cette mort atroce. Même après avoir perdu toute dignité dans son odieuse agonie.
Sortie balkanique, chapitre 13
Sylvie fouilla dans son sac et lui tendit l’objet argenté du général de Jorsac. L’officier en face d’elle sourit :
— J’ai admiré votre adresse. Je me demandais si vous alliez le ramener. Pardon, je me demandais quand vous alliez me le ramener. Je vous ai dit que je croyais en votre honnêteté et je ne suis pas déçu.
— Oui, je suis désolée. Je l’ai attrapé par réflexe et je l’ai oublié avec… ce qu’il s’est passé. Je ne m’en suis souvenu qu’hier soir quand trois hommes m’ont abordée en exigeant que je leur rende un objet leur appartenant.
— Et donc vous ne le leur avez pas donné ?
— Euhhhh… Non…
— Évidemment, ils n’étaient que trois, c’est un peu juste pour vous.
— Euhhhh… Sans le faire exprès, j’ai gardé autre chose de la Bosnie…
Tout en grimaçant, Sylvie sortit à moitié le pistolet de son sac. Le général Dranleu éclata de rire.
— Vous êtes incroyable ! Si la sécurité savait cela ! Quoique, l’arme la plus dangereuse est sûrement votre robe. Il faut donc que je m’attende à devoir expliquer trois nouveaux cadavres ?
— Non, mon général. J’ai juste tiré en l’air.
— Bien. Si vous n’avez pas abattu d’avion, ce sont des soucis en moins. Alors cet objet ?
— C’est un enregistreur, précisa Sylvie en rangeant le pistolet.
Avis et chroniques
un récit loin des banalités, d'une absolue extravagance. Des moments insoutenables, exaltants, piquants et palpitants...
→ La suite avec Carine (carine_et_ses_lectures_)
Une cascade de péripéties...
→ La suite avec Thierry (Les Chroniques de Titi)
Une grande précision, mais aussi d’une humanité sans limites, parvenant à retranscrire des émotions fortes....
→ La suite avec Wendy (wendybqe)
Limousheels a su se renouveler, elle nous offre une histoire avec les mêmes personnages mais vraiment différente et toujours aussi mouvementée...
→ La suite avec Catherine (la_cath_a_strophes)
Ce livre aborde avec douceur des sujets assez durs comme la guerre, mais aussi le viol, le meurtre et les manigances politiques...
→ La suite avec Chloé (chloe_love_all_the_books)
Entre rires, frissons d'angoisse et larmes. Une vraie pléiade d'émotions...
→ La suite avec Maud (books_on_the_radio)
Sur bod.fr :
Quelle claque...
100Drine
Lecture du livre Sortie balkanique en semi VIP
Heureusement, ce n'est pas une encyclopédie.
Car il faut corriger les quelques erreurs,
Pas de soucis, c'est une bon auteur.
Dans cette rédaction,
Il y a beaucoup d'émotions.
On s'immerge dans l'histoire grâce aux détails,
L'imagination joue son rôle sans faille.
Avec les répliques de Sylvie,
C'est du bonheur, on est ravis.
C'est un livre très accrocheur,
Je ne doute pas qu'il y aura un successeur.
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